Les soirées pourries à passer sur le canapé avec un paquet de chips à la main, je connais ça par cœur. À vrai dire depuis que je suis arrivé à Séoul, je me fais de plus en plus sage. Il y a encore de ça quelques mois, je n'arrêtais pas de sortir et de faire les 400 coups entouré de quelques potes. C'est ce qu'on appelle « le bon vieux temps » hein !
Ce soir, alors que mon programme était tout tracé, mon téléphone se mit à sonner. À cette heure ci, c'est habituellement ma mère qui prend de mes nouvelles; or là, c'était un ami qui me proposer de se faire une petite soirée. Notre rendez-vous était fixé au « Bartanova » un nouveau bar assez hot de Séoul, vers 21h30. Après m'être préparé comme il se doit, je descendais les marches d'escaliers deux par deux, tellement excité à l'idée de bouger de ce trou à rat.
Arrivé à bon port, mon pote m'attendait sagement devant l'entrée du fameux bistrot avec sans doute quelques connaissances. Rien de tel pour rencontrer du monde ! Après s'être échangé deux trois mots, j'ouvris la porte du bâtiment, où l'ambiance se faisait tout de suite ressentir. Qu'est-ce que ça m'avait manqué ! La musique, l'alcool et même les belles filles étaient là; que demander de plus ?! Par la suite, nous nous assîmes tous autour d'une table. Bien que je connaissais certains gars depuis cinq minutes, on se parlait comme de vieux amis. Sujet de la conversation: les nanas. Certains mataient la « marchandise » et d'autre, comme moi, se faisaient silencieux. Depuis ma piètre expérience, je préfère être loin des femmes. Bien sûr, je suis toujours intéressé mais je ne cherche pas une aventure d'un soir on dira.
Alors que nous venions tout juste de passer commande, un groupe de demoiselles s'avança vers nous. La température monta d'un cran, je peux vous l'assurer ! Une s'était assise tout près de mon pote et mettait en avant son décolleté plongeant. D'ailleurs, celui ci ne semblait pas résister à ses charmes. Deux autres s'étaient emparées respectivement de la bouche de leur partenaire et se faisaient librement tripoter. Tandis que moi, une petite jeune commençait à être un peu trop prêt. Sa robe au ras la moule la mettait vraiment en valeur mais tout cela me mettait un peu mal à l'aise. Je la repoussait gentiment en lui disant:
- Je reviens, je vais me chercher quelque chose à manger !
Elle fit un court instant la moue mais me lâcha rapidement. Je fus assez rassuré qu'elle ne m'accompagna pas jusqu'au bar. Enfin assis, je demandai au serveur qu'il m'amène une portion de kimchi. Ça aussi, ça faisait un moment que j'en avais pas mangé. Tout en patientant, je regardais autour de moi et mon regard fut attiré par un type, assit, comme moi au bar. Il était habillé un peu comme les fils de bourgeois. À vrai dire, je me sentais un peu minable à côté de lui. Il regardait tout comme moi, la salle dans laquelle nous étions. Seulement, son regard s'arrêta sur deux minettes plutôt bien roulées. Son regard en disait long sur ses pensées …
Quand je fus servis, je me levais pour rejoindre ma table, où m'attendait sans doute la fameuse meuf. Bingo, elle était bien là ! Elle me regardait avec un regard si sensuel … je baissai les yeux, désespéré. Je n'avais aucune envie de me taper cette pauvre fille. Elle devait sans doute se faire de fausses idées. Il fallait à tout prix que je lui dise que je n'étais pas intéressé ! Tout en regardant mes pieds, j'avançais petit à petit en imaginant ce qu'elle allait me dire et … Oh merde, qu'est-ce que j'ai fais ?!
- FAIS CHIER !
Mon plat de kimchi était tombé misérablement sur la veste de quelqu'un. Sur le moment, j'en avais un peu rien à foutre de ça. La portion était vachement chère et je n'allais même pas pouvoir en manger ! C'est dans ses moments là que j'ai envie de dire « est-ce que t'es dèg' ? ». Je levai mes yeux vers la fameuse victime et je découvris le type de tout à l'heure. Oui le « bourgeois ». Il avait l'air assez remonté et essayer d'enlever la tâche avec de l'eau. Le voir dans cet état me faisait un peu rire à l'intérieur mais, ça faisait quand même un peu pitié … Je m'inclinais à toute vitesse et j'ajoutais:
- Excuse moi, je n'ai pas fais exprès ...
J'étais sûr que je n'allais pas m'en tirer comme ça mais, mieux vaut démarrer poliment.