Sun Hye se baladait tranquillement dans les rues de Seoul, avec ses deux amis, Ah Jin et Min Hwan. Elle n'écoutait strictement rien de la discussion animée entre les deux garçons, mais s'en fichait un peu de toute manière. Elle était perdue dans ses pensées. Se succédaient dans sa tête des interrogations sur la prochaine sortie de l'album de son idole Ha Sae, les prochaines méthodes d'arnaque qu'elle pourrait utiliser, et une envie d'aller boire un coup. Peut-être même que Phoenix s'y trouvait, comme il faisait presque nuit. Ils s'y retrouvaient souvent, en fait. La plupart du temps par hasard. Mais bon, il était de bonne compagnie alors la jeune fille le supportait.

Elle ouvrit un instant son esprit aux paroles que s'échangeait ses deux coéquipiers; Ils parlaient de leur bavure du jour. Ce n'était donc pas intéressant. Mais, juste pour les embêter un peu, elle voulait intervenir. Ils semblaient s'en vouloir assez, surtout pour Min Hwan qui avait tout fait rater. En effet, c'était vers un groupe de trois femmes qu'ils s'étaient tournés ce jour-là. Or, il était sorti avec l'une d'elle et avait brusquement disparu sans donner de nouvelles. Elle l'avait donc reconnu et lui avait crié dessus, refusant de l'écouter parler. Puis elles étaient toutes trois parties. Raté ! Retente ta chance un autre jour. Par la suite, ils étaient déjà dit tard qu'ils avaient décidé de rentrer chez eux. Quelle inutilité, vraiment. La jeune femme, ayant vraiment quelque chose à dire, ouvrit donc la bouche :

« Min Hwan ? Minou ? Tu crois pas que t'en as suffisamment dit pour aujourd'hui ? »

Oui, vous ne rêvez pas, elle l'avait vraiment appelé Minou. Tout ça à cause de son amie Min Kyu, qui parlait assez bien français. Elle lui avait donné quelques cours de vocabulaire, principalement des insultes. Puis elles avaient, ensemble, trouver ce fabuleux surnom. Vraiment, Min Kyu était un génie ! Le surnommé Minou poussa un profond soupir, leva les yeux au ciel, puis fit comme si elle n'avait rien dire. Tant pis. Elle s'en fichait de toute manière. Un léger sourire se scotcha à ses lèvres, sa démarche devint plus fluide, plus douce, plus lente, ses talons hauts claquant tout de même sur le bitume. Elle sortit de son sac blanc un portable noir avec des motifs oranges. Il était magnifique ! Sun Hye s'arrêta deux secondes pour composer un sms, puis reprit sa route, mais fut percutée et, surprise, lâcha l'objet. Qui tomba dans les égouts. Elle cria, invectiva le maladroit, puis regarda ses deux amis. Elle leur dit, d'une voix énervée, de continuer sans elle, puis se mit à la recherche du'n moyen de descendre. Oui, elle ne voulait pas laisser là-bas cet objet qui lui avait coûter si cher. Il était, en plus, dans sa pochette, il y avait donc une chance qu'il ne soit pas casser...

Finalement, la jeune fille trouva un moyen d'aller sous terre et le pris. Avant de s'arrêter brusquement. Pourquoi faisait-il si noir ? C'était normal ? Elle avala difficilement sa salive, sa colère remplacée par de la peur. Puis finalement le dégoût de gâcher de l'argent la fit prendre les escaliers. Arrivée en bas, elle serra son sac contre elle et avança prudemment, pour ne pas se salir. Après tout, elle s'était bien habillée ce jour-là. Elle portait une veste blanche sut un débardeur rose avec une jupe de la même couleur. La jupe était assez serrée, mais plutôt courte, elle dévoilait une bonne partie de ses cuisses. Mais d'un côté, c'était un peu le but.

Elle continuait donc d'avancer, tâchant de ne pas trébucher. Ses escarpins ne tiendraient assurément pas le coup si elle tombait... Un petit "plouf" sur sa droite lui fit tourner la tête. Quelque chose lui frôla l'épaule. Elle poussa un petit cri de surprise, puis se calme en remarquant que c'était ses cheveux. Quelle idée de les attacher en queue haute sur le côté, en même temps ! Sun Hye secoua la tête, souffla sur sa frange, avant de reprendre sa route. Elle avançait d'un pas fébrile, terrifiée. Habituellement, sa fierté ne lui permettait pas d'agir ainsi. Mais au diable son égo ! Elle avait peur. réellement peur. Elle imaginait son cousin s'approcher doucement d'elle, fermer la porte, se faufiler dans son lit... Elle ne voulait pas. Non ! Elle ne voulait pas se rappeler ça...

Son pied percuta alors quelque chose, ce qui la fit sursauter. Elle se baissa et aperçut un objet blanc. Sa pochette ! Elle la prit, l'ouvrit et en sortit son téléphone. Il n'était pas cassé, heureusement. Elle pouvait donc faire demi-tour ! Et s'est ce qu'elle fit. Sauf qu'un bruit se dirigeait dans sa direction. Des pas ? Quelqu'un ? Son... cousin ? Inconsciemment, elle avait l'impression de le voir, un sourire fourbe sur le visage. Elle hurla. Oui, vraiment. Elle hurla de toutes ses forces et recula brusquement, ce qui la fit tomber en arrière, sur les fesse. Ses yeux se brouillèrent. Elle avait peur... si peur... elle ne voulait plus... non, elle ne voulait plus qu'il l'approche...